Le geek &
les couleurs

Un geek ne dort pas, il se met en veille !

Le café

Le café à dosetteAujourd’hui, j’ai passé ma première journée sans ! Ce qui peut paraitre anodin ou un détail pour certains, veux en dire beaucoup pour moins (j’aurais du écrire « moi », mais d’abord, je fais ce dont j’ai envie et de deux, ça ne rime pas avec « certains »). Le café George Clooney et moi c’est une longue histoire d’amour avec du drame, des larmes et du rire.

La dosette


J’ai découvert l’arôme du café il y a un peu plus de dix ans avec les capsules en aluminium. Au deçà de cette époque, je trouvais cette mixture étrange à la frontière entre un parfum et les selles d’un chat. Pour ma défense, j’ajoute que j’ai toujours consommé du thé, Earl Grey de préférence avec un nuage de lait, au début avec du sucre, puis je m’en suis passé, mais ça, c’est une autre histoire.

Bref, c’est aux environs de 2006 que j’ai commencé à m’abreuver de café.
Tout d’abord, il sentait bon. Lorsqu’un collègue traversait le bureau avec sa tasse, il emmenait avec lui un effluve d’arômes qui me faisait oublier qu’on était lundi.
Une fois devant la machine, j’ai tout de suite été séduit par la simplicité de la procédure pour obtenir une tasse. On insère une dosette, on choisit la taille et vingt secondes plus tard, on buvait un Arpeggio en laissant le téléphone sonner.

Mais ce que personne ne vous dit, c’est que le café c’est comme la drogue : après quelques essais, on ne peut plus s’en passer. La dopamine engrangée aux premières gorgées est ancrée en nous et il nous en faut toujours plus.

C’est exactement ce qui m’est arrivé. Une tasse, puis deux, trois, et le soir on a tracé plus de dix barres sur la liste de café.
Évidemment, je dormais mal ou pas du tout. Je me réveillais tôt, revenais au bureau avec une grosse fatigue et prenais quelques tasses pour surmonter le sommeil. Et la spirale infernale était engagée.

Je suis devenue accro. Je connaissais les différentes variétés rien qu’en humant les tasses. Je ne comprenais plus ceux qui préféraient le filtre et je me fâchais avec les experts en thé.

J’achetai une machine pour la maison, afin de poursuivre ma dépendance à l’arabica les jours fermés.
J’ai tout essayé : avec ou sans lait, sucre ou pas, crème, Lungo et espresso, en parlant italien ou français. Les dosettes, j’en ai vu de toutes les couleurs et à long terme j’ai aimé frénétiquement le grand cru Roma. Puis un jour, je n’en voulais plus. Volluto me faisait de l’œil. Volage, j’ai été dans ma passion destructrice du café.

J’ai su à cet instant que lui et moi ça ne pouvait pas continuer ainsi. On s’est grondés dessus, je suis partis, il m’a quitté, mais jamais pour longtemps. Nous avons vécu une relation en dent de scie et depuis un moment je cherchais une manière d’en finir une fois pour toutes.
On peut lire des magazines ou des livres qui vous expliqueront toutes les possibilités pour ne plus être dépendant de ce nectar, le plus simple reste toujours, d’arrêter de s’en abreuver. OK, mais il me faut alors une compensation.

Et c’est dans les heures les plus noires que l’on découvre une nouvelle source de lumière. C’était une nuit sans lune, ou je trouvais le sommeil en rêvant de bière. La mousse légère, mais dense chatouillait mes lèvres et la boisson fraiche et pétillante coulant dans mon gosier m’offrait une sensation inédite. Et pourtant, je n’aimais pas ce breuvage, mais ça, c’est une autre histoire.